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COLORS OF MOROCCO

Entre mars et avril 2020, puis entre mars et mai 2024, j’ai eu l’occasion de voyager à deux reprises en Inde, parcourant plus de vingt villes, grandes et petites. Sites antiques, lieux emblématiques, ruines, villages, bords de mer, montagnes, musées, galeries et espaces d’exposition… J’ai exploré tout ce qui pouvait être vu, prenant autant de photos que possible pour constituer des archives. De ces voyages est née l’idée d’une série picturale intitulée Les Couleurs de l’Inde.

Après tout, sans peinture, comment prouver que l’on a vraiment été en Inde ? Un carnet de voyage, c’est avant tout une transcription artistique de ses pensées, une synthèse par le biais de l’encre, des couleurs et de la technique. Que peindre ? Essentiellement des paysages, des figures humaines, des scènes en lien avec l’histoire, agrémentées de mes propres réflexions. Quant à la manière de peindre, je ne m’impose aucune contrainte ni appartenance à une école spécifique : je peins comme je le ressens.

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Bien des œuvres ont vu le jour ainsi : une fois achevées, je les laissais reposer, les contemplant longuement avant d’y apporter ajouts ou retraits. Après plusieurs révisions, elles finissaient par s’éloigner considérablement de l’idée initiale. D’autres œuvres, en revanche, ont été mûries de longue date, une forme de défi personnel pour dépasser mon propre style antérieur et aller aussi loin que possible dans l’expérimentation, même si ce « loin » reste parfois modeste. N’a-t-on pas coutume de dire : « On apprend toute sa vie » ? Une autre maxime me revient aussi : « À un âge avancé, il faut encore innover ». Picasso changeait de style à chaque période, parfois en l’espace d’un ou deux ans, avec une diversité de techniques impressionnante – un véritable modèle à suivre. Aujourd’hui, nos références sont encore plus nombreuses, les voyages plus accessibles et sans contrainte. Dès lors, pourquoi se limiter dans l’exploration artistique ?

En février 2025, après plusieurs mois de travail, ma production, comprenant également des calligraphies, atteint environ 180 œuvres. Je les ai réunies, photographiées et organisées en un manuscrit, en vue d’une publication future destinée au grand public. Pourtant, en reprenant l’ensemble chez moi, je ne peux m’empêcher de le trouver encore trop empreint du passé, avec trop peu de créations véritablement innovantes. Mais que faire ? L’art ne s’élève pas d’un seul coup au sommet. Il faut bien se résoudre à présenter ces œuvres telles quelles, en acceptant le regard critique des autres.

Et s’il y a encore du « vieux » dans ces peintures, qu’importe ? Le sujet, le lieu représenté, au fond, ne sont que des prétextes.

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